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FAQ sur les changements climatiques
Quelle est la différence entre le climat et la météo?
Le climat fait référence aux valeurs moyennes d'un élément climatique durant une longue période dans une région géographique précise. Les conditions climatiques (« les normales ») sont généralement calculées sur une longue période, comme les conditions météorologiques moyennes sur une période de trente années consécutives. Quant à la météo, c'est le temps qu'il fait à l'extérieur aujourd'hui ou la tendance observée sur de courtes périodes (par exemple, une « semaine pluvieuse »). Selon les scientifiques, la fréquence et l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes augmenteront en raison des changements de climat.
Qu'est-ce qu'un changement climatique?
Un changement climatique est une modification à long terme du climat d'une région donnée, y compris celui de la Terre entière. Cette variation, qui n'est pas considérée comme normale, peut toucher la température, la configuration des vents ou le niveau des précipitations (pluie et neige). Des changements climatiques se produisent naturellement au fil du temps en raison de différents facteurs tels que la distance entre la Terre et le Soleil, l'intensité du rayonnement solaire et la quantité de particules dans l'air qui reflètent la lumière du soleil vers l'espace. Aujourd'hui, les scientifiques s'entendent sur le fait que ces processus naturels sont accélérés par les activités humaines, dont l'utilisation de combustibles fossiles et l'exploitation du sol. Les changements s'opèrent donc plus rapidement que lorsqu'ils résultent de la nature.
Qu'est-ce qui entraîne un changement climatique?
Les gaz à effet de serre (GES ou gaz thermoactif) emprisonnent le rayonnement thermique dans l'atmosphère. Les quatre principaux GES sont la vapeur d'eau, le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et l'oxyde de diazote (N2O). Ces gaz absorbent la chaleur reflétée par la Terre plutôt que de la libérer dans l'espace. L'effet de serre rend la Terre habitable en la maintenant à des températures qui conviennent à la vie telle que nous la connaissons. Les activités humaines, comme conduire une voiture, signifie brûler des combustibles fossiles et émettre des GES. Depuis la révolution industrielle (1750), les GES dans l'atmosphère augmentent et les niveaux que nous connaissons aujourd'hui, notamment ceux du méthane et du dioxyde de carbone, dépassent tout ce qui a pu être observé depuis plus de 650 000 ans. On dit des GES qu'ils sont le moteur des changements climatiques, car leur présence dans l'atmosphère modifie l'équilibre énergétique de la Terre en emprisonnant la chaleur dans l'atmosphère. Or, l'utilisation des sols, pour l'agriculture par exemple, entraîne également l'émission de GES. Il s’agit donc d’un autre exemple de facteur provoquant des changements climatiques.
Qu'est-ce que le réchauffement planétaire?
Le réchauffement planétaire est un phénomène d'augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre à l'échelle mondiale et sur plusieurs années. Son opposé, le refroidissement planétaire, est la diminution de la température moyenne à la surface de note planète. Le réchauffement planétaire ne signifie pas que la température du globe augmente d'un seul coup, mais plutôt qu'on observe une tendance au réchauffement dans le monde entier, même si certaines régions se refroidissent alors que d'autres se réchauffent. Le réchauffement planétaire est un exemple de changement du climat mondial. Les données sur la température atmosphérique recueillies au cours des 120 dernières années indiquent bien que la Terre se réchauffe. La comparaison de ces données à d'autres indicateurs, notamment les anneaux de croissance des arbres, les noyaux de glace, les coraux et la température du sol, nous permet de déduire les températures qui régnaient dans le passé. Ces données nous démontrent aussi que 2000-2010 fut la décennie la plus chaude de l'époque contemporaine. L'Arctique s'est réchauffé plus rapidement que l’ensemble du globe relativement à la température moyenne annuelle.
Quels seront les effets des changements climatiques au Nunavut?
En région arctique, on observe déjà des changements dans notre environnement, y compris :
- une diminution de l'épaisseur et de l'étendue de la glace sur les mers, les rivières et les lacs;
- des températures plus élevées;
- des changements dans la faune et la flore : on peut observer de nouvelles espèces dans la région (migration plus loin vers le nord) et des espèces bien connues dans de nouvelles régions;
- des changements du régime du pergélisol et de l'hydrologie de la toundra;
- une augmentation de la fréquence et de l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes;
- une élévation du niveau de la mer à certains endroits;
- la fonte et le rétrécissement des glaciers.
Que rapportent les aînés à ce sujet?
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Les conditions de la glace marine ont changé; la glace est plus mince, gèle plus tard et fond plus tôt qu'auparavant. Les observations pour la glace des lacs sont similaires.
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Le volume des aniuvat (bancs de neige permanents) diminue. La quantité de pluie augmente tandis que la glace se forme plus tard dans l'année et fond plus tôt. Aussi, les périodes pluvieuses tendent à changer.
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La météo est imprévisible et le régime climatique n'est plus le même qu'à l'époque où les aînés étaient jeunes. Le temps change plus rapidement qu'auparavant et des tempêtes frappent de façon inattendue.
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Le niveau de l'eau a diminué, ce qui complique ou empêche les déplacements par bateau dans certains endroits (partiellement en raison du relèvement isostatique).
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Les températures sont plus élevées tout au long de l'année.
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De nouvelles espèces d'insectes, d'oiseaux et d'animaux ont été observées.
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La terre est plus sèche et la stabilité du pergélisol varie.
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Le cycle et le rythme des saisons se sont modifiés.
Comment les changements climatiques peuvent-ils influencer le pergélisol?
Le pergélisol est une couche de sol ou de roches gelée pendant au moins deux années consécutives. La dégradation du pergélisol fait référence à sa décongélation, donc à la décongélation ou au réchauffement de cette couche de sol. Comme la température augmente, la quantité de pergélisol et sa profondeur peuvent diminuer. Certaines zones de pergélisol contiennent plus de glace que d'autres. Lorsque la glace dans le sol fond (par exemple les coins de glace), la terre se gorge d'eau et peut s'affaisser. Le sol glacé est dur, mais devient mou lorsqu'il décongèle. La stabilité des infrastructures du Nunavut repose sur le pergélisol. Lorsque ce dernier se dégrade, sa force portante diminue et le sol peut devenir instable (se déformer, s'affaisser), causant ainsi des dommages aux résidences, aux routes, aux aéroports et aux autres installations.
Qu'est que la couche active?
La couche active est la couche superficielle du sol soumise au dégel chaque été et au gel chaque automne. Sa profondeur varie partout au Nunavut, et même d'un bout à l'autre d'un village. Elle dépend de facteurs tels que le type de sol et l'emplacement (par exemple, la proximité d'une rivière).
Qu'est-ce que l'affaissement du sol?
L'affaissement du sol décrit un effondrement du pergélisol provoqué par la fonte de la glace qui le maintient normalement en place. Il peut être perçu comme une surface irrégulière, par exemple une toundra de hummocks; les petites dépressions créées par l'affaissement peuvent se remplir d'eau. L'affaissement du sol peut causer des problèmes dans les zones où des infrastructures sont construites (p. ex. des routes, des bâtiments, des aéroports) et peut provoquer l'apparition de dolines.
Que veulent dire les scientifiques lorsqu'ils mentionnent que « les continents remontent plus rapidement que le niveau de la mer en raison du relèvement isostatique qui a suivi la dernière glaciation »?
Le relèvement isostatique se produit lorsque la terre remonte à la suite de la déglaciation, par diminution de la charge due au poids des glaciers. L'isostasie est un processus où la terre enfoncée « remonte » ou se relève. À certains endroits au Nunavut, la terre remonte plus rapidement que le niveau de la mer, ce qui donne l'impression que ce dernier diminue. Pourtant, à l'échelle mondiale, les scientifiques ont confirmé l'élévation du niveau des mers.
J'ai entendu différentes histoires sur la glace en Arctique. Que se passe-t-il vraiment?
Depuis les années 1970, les scientifiques surveillent la glace de la mer Arctique au moyen de satellites. Grâce aux données obtenues, ils ont établi que la quantité de glace arctique diminue chaque année. En fait, elle diminue depuis les années 1950 au moins. Les scientifiques prédisent que l'Arctique pourrait voir son premier été sans glace dès 2030. En quoi la diminution du volume et de la profondeur de la glace marine touche-t-elle les Nunavummiut? La diminution de la glace marine a des répercussions sur les transports entre les collectivités au printemps et à l'automne, car la période à laquelle la glace est praticable diminue. Ce n'est pas tout. La pratique de la chasse traditionnelle n'est désormais plus sécuritaire et viable. Par ailleurs, des territoires autrefois inaccessibles s'ouvrent maintenant à l'exploration, au tourisme et au transport des marchandises. En outre, les possibilités de développement économique pour le Nunavut peuvent accroître, mais les risques pour l'environnement, plus particulièrement les risques de déversements et de pollution accidentelle peuvent également accroître. Le Nunavut aura donc besoin de capacités accrues en ce qui a trait à la recherche, à la surveillance et aux interventions en cas d'urgence.
Les animaux de l'Arctique seront-ils touchés par les changements climatiques?
Les changements climatiques influencent la faune et la flore de l'Arctique de différentes façons. Ont déjà été observés des changements modifiant les aires de répartition et de distribution, les habitats, la diversité génétique et le comportement des espèces migratrices et non migratrices. Dans l'ensemble, on prévoit une augmentation du nombre d'espèces au Nunavut, car les changements climatiques entraîneront vraisemblablement le déplacement des espèces méridionales vers le nord. Les espèces habitant actuellement l'Arctique verront des changements dans leur habitat, notamment l'apparition de nouvelles plantes, une diminution de la couverture de glace, une évolution du régime nival (neige) de même qu'une modification de la salinité de l'océan et une augmentation de son acidité. Tous ces changements peuvent influencer le nombre d'espèces et leur distribution.
Par exemple, les ours polaires sont très intelligents et s'adaptent rapidement à des conditions changeantes. Ils ont survécu à de nombreux cycles de changements climatiques dans le passé, et il est fort probable qu'ils s'adaptent de nouveau aux changements qui pourraient se produire. Il est toutefois possible que la composition et la répartition de l'espèce se modifient. Le nombre d'ours polaires pourrait diminuer dans certaines régions. Dans d'autres régions, les ours polaires pourraient être absents lors des périodes les plus chaudes. La diminution de la glace pluriannuelle résultant des changements climatiques pourrait, en d'autres endroits, améliorer leur habitat et faire croître leur nombre. Finalement, ailleurs, le nombre d'ours polaires et leur productivité pourraient demeurer stables.
Qu'est -ce qu'une onde de tempête?
Une onde de tempête est l'élévation anormale et temporaire du niveau de la mer le long d'une côte. Ce genre de grande vague bouge, et est provoquée, par l'action de vents de tempête violents décrivant des spirales.
Qu'est-ce qu'une adaptation aux changements climatiques?
L'adaptation aux changements climatiques fait référence à toutes les activités qui contribuent à réduire les effets négatifs des changements climatiques ou qui permettent de tirer profit de nouvelles possibilités qui peuvent se présenter. Elle peut être spontanée, planifiée ou proactive.
Que veut dire le terme « capacité d'adaptation »?
La capacité d'adaptation d'une région ou d'une collectivité est sa capacité à gérer les impacts et les risques associés aux changements climatiques.
Qu'est-ce que l'atténuation des changements climatiques?
L'atténuation concerne principalement la réduction de la quantité de gaz à effet de serre (GES) émis dans l'atmosphère. Elle diffère de l'adaptation, qui est une réponse aux changements créés par l'émission de ces gaz.
Qu'est-ce que la vulnérabilité?
La vulnérabilité désigne le degré auquel un système naturel ou anthropique (créé par l'homme) est susceptible d’être influencé par les impacts associés aux changements ou inefficace à composer avec ces derniers.
Comment pouvons-nous nous préparer à un changement du climat? Que puis-je faire?
Même si les Nunavummiut émettent une petite quantité de GES dans l’ensemble, nous sommes parmi ceux qui émettent le plus de GES par personne au Canada et dans le monde. Bien qu'il soit très important d'atténuer les changements climatiques en diminuant la quantité de GES que nous émettons (ce qui peut être réalisé en prenant des décisions judicieuses sur le plan énergétique), les prévisions scientifiques actuelles suggèrent que même si nous cessions complètement d'émettre des GES dès aujourd'hui, les températures moyennes de la planète continueraient d'augmenter en raison des décalages dans le système climatique. En d'autres mots, nous devrons nous adapter aux changements actuels et prévus dans notre environnement.
Le gouvernement du Nunavut travaille en partenariat avec les collectivités, l'Institut canadien des urbanistes (ICU), Affaires autochtones et Développement du Nord Canada (AADNC) et Ressources naturelles Canada (RNCan) pour élaborer des plans d'action pilotes visant l'adaptation aux changements climatiques et des méthodologies visant l’évaluation des effets qu'ont les conditions changeantes du pergélisol et l'élévation du niveau de la mer sur les collectivités du Nunavut. En travaillant ensemble comme partenaires et en tenant compte des effets connus des changements climatiques lors de la prise de décisions et de la planification à toutes les échelles, nous serons prêts à faire face à un climat changeant.